L’enthousiasme des chasseurs dans tout l’hexagone repose sur la grande diversité de la faune sauvage qui s’y trouve. Entraînant l’accroissement du nombre d’espèces disponibles, certaines personnes se sont passionnées de la chasse aux gibiers en France, qu’il s’agisse des sangliers, des ongulés sauvages, des renards, des mustélidés ou des perdrix.

Classification générale du gibier français : poil, plumes et eau

En France, le gibier désigne l’ensemble des animaux sauvages chassables selon la réglementation en vigueur. Cette définition légale englobe près de 90 espèces issues de la faune sauvage, dont une soixantaine d’oiseaux, ce qui place la France parmi les pays européens offrant la plus grande diversité cynégétique. Cette richesse s’explique par la présence de quatre régions biogéographiques distinctes sur le territoire national.

Les trois grandes catégories de gibier

La classification française du gibier s’organise autour de trois catégories principales, basées sur les caractéristiques physiologiques des espèces et les techniques de chasse associées :

Catégorie Type d’animaux Exemples d’espèces
Gibier à poil Mammifères terrestres Cerf, chevreuil, sanglier, lièvre, lapin de garenne
Gibier à plumes Oiseaux terrestres Faisan, perdrix, bécasse, grive
Gibier d’eau Oiseaux aquatiques Canard colvert, sarcelle, oie sauvage

Caractéristiques et valorisation

Le gibier à poil produit une viande appelée venaison, particulièrement appréciée pour sa saveur prononcée et sa texture ferme. Cette viande, issue d’animaux comme le cerf élaphe commun, puissant et élégant

évoluant librement dans leur milieu naturel, présente des qualités gustatives recherchées par les gastronomes.

Le gibier à plumes et d’eau nécessite généralement l’emploi de chiens spécialisés : chiens d’arrêt pour localiser le gibier, chiens rapporteurs pour récupérer les prises dans les zones humides.

Réglementation évolutive

La liste des espèces chassables est établie par arrêté ministériel et peut évoluer en fonction de l’état des populations sauvages. Cette gestion adaptative permet de concilier tradition cynégétique et préservation de la biodiversité.

Le grand gibier : cervidés, suidés et caprins de montagne

Le grand gibier : cervidés, suidés et caprins de montagne

Le grand gibier français constitue l’aristocratie de la faune chassable, regroupant les mammifères les plus imposants de nos forêts et montagnes. Ces espèces emblématiques, soumises à une réglementation stricte par plans de chasse, représentent un défi technique et un patrimoine cynégétique d’exception.

Les cervidés : majesté des forêts françaises

Le cerf élaphe règne en maître sur les massifs forestiers français. Cet animal majestueux, pouvant atteindre 250 kg pour les mâles, se chasse principalement à l’approche ou en battue selon les territoires. Sa période de brame automnal offre aux chasseurs des moments d’émotion intense, nécessitant une parfaite connaissance de ses habitudes et de ses déplacements.

Le chevreuil, plus petit mais remarquablement agile, demande des techniques de chasse particulièrement discrètes. Sa finesse et sa méfiance naturelle en font un gibier prisé des chasseurs à l’approche. Les populations de chevreuils ont considérablement augmenté ces dernières décennies, nécessitant une gestion rigoureuse pour éviter les dégâts forestiers.

Suidés et caprins : diversité montagnarde

Le sanglier occupe une place particulière dans la cynégétique française. Son intelligence remarquable et sa puissance physique en font un gibier respecté mais parfois controversé en raison des dégâts qu’il occasionne aux cultures agricoles. Les battues hivernales constituent la méthode de chasse privilégiée pour cette espèce grégaire.

Dans les massifs montagneux, l’isard et le chamois offrent aux chasseurs alpins des défis techniques exceptionnels. Le mouflon méditerranéen, introduit dans certains massifs, complète cette diversité montagnarde aux côtés du cerf sika et du daim, espèces naturalisées désormais intégrées à nos écosystèmes.

Gestion par plans de chasse

Ces espèces font l’objet de plans de chasse annuels fixant des quotas précis par territoire. Cette gestion vise à maintenir l’équilibre entre les populations animales et la capacité d’accueil du milieu naturel, garantissant ainsi la pérennité de ces espèces emblématiques.

Petit gibier de plaine et de montagne : diversité des espèces terrestres

Petit gibier de plaine et de montagne : diversité des espèces terrestres

Le petit gibier terrestre français se répartit en deux catégories distinctes selon les milieux qu’il fréquente : les espèces de plaine et celles de montagne. Cette diversité reflète la richesse des écosystèmes français et nécessite des approches cynégétiques adaptées à chaque environnement.

Petit gibier de plaine : espèces des milieux agricoles et bocagers

Les plaines agricoles et les bocages abritent plusieurs espèces emblématiques du petit gibier français. Le faisan commun et le faisan vénéré constituent les piliers de la chasse de plaine, souvent issus de lâchers pour maintenir des populations chassables. Ces gallinacés apprécient les zones cultivées alternant avec des bosquets et des haies.

Le lapin de garenne et le lièvre d’Europe représentent le gibier à poil de plaine par excellence. Le lapin privilégie les terrains sablonneux avec des zones de refuge, tandis que le lièvre affectionne les grandes étendues cultivées où sa rapidité lui permet d’échapper aux prédateurs.

Espèce Habitat préféré Période de chasse
Perdrix grise Plaines céréalières Septembre à janvier
Perdrix rouge Coteaux méditerranéens Septembre à février
Faisan commun Bocages et lisières Octobre à février

Petit gibier de montagne : adaptation aux milieux d’altitude

Les massifs montagneux français hébergent des espèces spécialisées dans les conditions d’altitude. La gélinotte des bois et le tétras lyre fréquentent les forêts de conifères et les landes d’altitude. Le lagopède alpin vit au-dessus de la limite des arbres, changeant de plumage selon les saisons.

Le lièvre variable se distingue de son cousin de plaine par sa capacité à blanchir en hiver. La marmotte des Alpes occupe les pelouses alpines, tandis que les perdrix bartavelle et grise des Pyrénées colonisent respectivement les Alpes du Sud et les Pyrénées.

Prédateurs terrestres et équilibre écologique

Les prédateurs terrestres chassables participent à la régulation des écosystèmes. Le renard roux, la belette, l’hermine, la martre des pins et le putois exercent une pression de sélection naturelle sur les populations de petit gibier. Le chien viverrin, espèce invasive, fait l’objet d’une chasse de régulation pour protéger la faune autochtone.

Gibier à plumes : oiseaux migrateurs et sédentaires

Gibier à plumes : oiseaux migrateurs et sédentaires

Le gibier à plumes constitue une catégorie riche et diversifiée de la faune chassable française, regroupant des espèces aux comportements et habitats variés. Cette classification englobe aussi bien les oiseaux migrateurs que les espèces sédentaires, chacune nécessitant des techniques de chasse spécifiques et des périodes d’ouverture adaptées à leurs cycles biologiques.

Oiseaux de passage : migrations saisonnières

Les oiseaux migrateurs représentent une part importante du gibier à plumes français. L’alouette des champs traverse nos territoires lors de ses déplacements entre zones de reproduction et d’hivernage. La bécasse des bois, surnommée « la reine des bois », fait l’objet d’un suivi particulier par un réseau de passionnés qui recensent annuellement leurs observations et prélèvements, contribuant ainsi à une meilleure connaissance de cette espèce mythique.

La caille des blés effectue des migrations spectaculaires entre l’Afrique et l’Europe. Les grives – draine, litorne, mauvis et musicienne – ainsi que le merle noir constituent des gibiers traditionnels lors de leurs passages automnal et printanier. Les pigeons (biset, colombin et ramier) et la tourterelle turque complètent cette catégorie d’oiseaux de passage.

Limicoles et oiseaux des zones humides

Les limicoles forment un groupe spécialisé fréquentant marais et littoraux. La barge rousse, le bécasseau maubèche, les bécassines des marais et sourde, ainsi que les différents chevaliers et pluviers nécessitent des techniques de chasse adaptées aux milieux aquatiques. Le vanneau huppé et le courlis corlieu complètent cette famille d’oiseaux chassables dans les zones humides.

Corvides : intelligence et adaptation

Les corvides regroupent des espèces particulièrement intelligentes : corbeau freuxcorneille noiregeai des chênes et pie bavarde. Ces oiseaux sédentaires demandent des approches de chasse spécifiques en raison de leur méfiance naturelle et de leur capacité d’adaptation remarquable.

Gibier d'eau : canards, oies et autres espèces aquatiques

Gibier d’eau : canards, oies et autres espèces aquatiques

Le gibier d’eau constitue une catégorie particulière d’oiseaux chassables, évoluant principalement dans les zones humides, marais, étangs et littoraux français. Ces espèces aquatiques nécessitent des techniques de chasse adaptées à leur environnement et représentent un patrimoine cynégétique remarquable.

Canards chassables : une diversité remarquable

La France accueille une grande variété de canards chassables, chacun présentant des caractéristiques distinctes. Le canard colvert demeure l’espèce la plus répandue et la plus chassée, facilement reconnaissable à la tête verte irisée du mâle. Le canard chipeau se distingue par son plumage plus discret, tandis que le canard pilet arbore une silhouette élancée avec une queue effilée caractéristique.

Parmi les espèces plus rares, on trouve le canard siffleur, le canard souchet au bec spatulé, ainsi que les sarcelles d’été et d’hiver, ces dernières étant les plus petits canards de surface européens. Les canards plongeurs comprennent les fuligules milouin, milouinan et morillon, les macreuses brune et noire chassées sur le littoral, le garrot à oeil d’or, la harelde de Miquelon, l’eider à duvet et la nette rousse.

Oies sauvages et rallides

Les oies chassables incluent l’oie cendrée, l’oie des moissons et l’oie rieuse. La bernache du Canada, espèce introduite, fait également partie des espèces chassables dans certaines régions.

Les rallides regroupent la foulque macroule, facilement identifiable à son plumage noir et son bec blanc, la poule d’eau et le râle d’eau, ces deux dernières espèces étant plus discrètes.

Techniques de chasse spécialisées

La chasse au gibier d’eau requiert des méthodes particulières : utilisation d’appelants (canards de plastique ou vivants), construction de gabions (abris camouflés), et chasse à la passée lors des migrations. La préservation des zones humides reste cruciale pour maintenir ces populations, ces écosystèmes servant de haltes migratoires et de sites de reproduction.

Réglementation et enjeux de conservation du gibier français

Réglementation et enjeux de conservation du gibier français

La gestion du gibier français s’inscrit dans un cadre réglementaire strict visant à concilier tradition cynégétique et préservation de la biodiversité. Cette organisation complexe reflète les défis contemporains de conservation tout en valorisant les ressources naturelles locales.

Cadre réglementaire des espèces chassables

La liste des espèces chassables en France est établie par arrêté ministériel et peut évoluer selon l’état des populations animales. Ce système permet d’adapter la pression de chasse aux fluctuations démographiques des espèces sauvages. Les données scientifiques collectées par les fédérations de chasseurs et les organismes de recherche alimentent régulièrement ces décisions administratives.

Le code de l’environnement encadre strictement les périodes d’ouverture et de fermeture de la chasse. Ces calendriers varient selon les espèces et les régions, tenant compte des cycles biologiques et des migrations. Les plans de chasse fixent des quotas par territoire pour le grand gibier, garantissant un prélèvement durable des populations.

Enjeux de conservation et gestion cynégétique

La conservation des espèces de gibier nécessite une surveillance constante. Certaines espèces comme la gélinotte des bois ou le tétras lyre font l’objet de mesures de protection renforcées en raison de leur régression. À l’inverse, le sanglier connaît une expansion démographique qui nécessite une gestion adaptée pour limiter les dégâts agricoles.

Espèce Statut Tendance population
Tétras lyre Chassable avec restrictions En déclin
Sanglier Chassable toute l’année En expansion
Chevreuil Plan de chasse obligatoire Stable

Initiative « Gibiers de France » et souveraineté alimentaire

Face au constat que 51% du gibier distribué sur le marché français est importé, la Fédération nationale des chasseurs a lancé l’initiative « Gibiers de France« . Cette marque-label, auditée par Certipaq, garantit la traçabilité et la qualité du gibier français du territoire à l’assiette. Le gibier sauvage présente un impact environnemental positif grâce à sa faible empreinte carbone et son absence d’antibiotiques, contrairement aux viandes d’élevage industriel.